Ghréline et leptine: des hormones qui déjouent la perte de poids?
La ghréline et la leptine sont des hormones impliquées dans la régulation de l’appétit. Tandis que la première vous donne faim, la seconde vous indique que vous avez assez mangé. Certains régimes restrictifs dérèglent la sécrétion de ces hormones, ce qui favorise la reprise de poids. Explications!
Peu importe le poids que nous désirons atteindre, notre cerveau dispose naturellement de ressources pour déterminer notre poids idéal pour notre santé, et ainsi réguler nos besoins alimentaires. Tel un ordinateur de bord, il reçoit des données sur notre disponibilité en calories (et donc en énergie) et en nutriments. Il détermine de cette façon quand il est nécessaire que nous mangions et quand nous pouvons nous arrêter de le faire. Pour lui communiquer ces données, deux hormones entrent en jeu: la ghréline et la leptine.
La ghréline, l’hormone de la faim
La ghréline est une hormone principalement sécrétée par l’estomac. Son rôle est de stimuler notre appétit pour combler nos besoins alimentaires. Selon des études canadiennes1, la ghréline agit en activant la production de dopamine. Cette dernière est l’une des nombreuses substances chimiques qui assure la communication entre les neurones dans le cerveau (neurotransmetteur). Appelée «molécule du plaisir», son activation nous ouvre l’appétit pour que nous mangions et ressentions ensuite un sentiment de récompense et de bien-être.
Notre cerveau dispose de ressources pour déterminer notre poids idéal.
La leptine, l’hormone de la satiété
La leptine est une hormone sécrétée par le tissus adipeux (c’est-à-dire la graisse corporelle). À l’opposé de la ghréline qui ouvre l’appétit, la leptine joue un rôle majeur dans la sensation de satiété. En effet, après un repas, cette hormone signale au cerveau qu’il y a eu un apport calorique suffisant et qu’il n’est plus nécessaire de continuer à s’alimenter. Pour ce faire, la leptine atteint le cerveau via la circulation sanguine et se fixe par l’intermédiaire des neurones sur un récepteur situé sur l’hypothalamus.
Quand le système hormonal se dérègle
Lors d’un régime de privation, le corps reçoit moins de calories et donc moins de «carburant». Considérant cela comme une «agression», le cerveau est en état d’alerte et envoie des signaux à l’organisme pour pallier cette privation et respecter à nouveau nos besoins alimentaires. Il influe donc sur le métabolisme pour que l’organisme fonctionne en économie d’énergie, c’est-à-dire en brûlant moins de calories, et pour stimuler la faim. Comment? D’une part, en augmentant la sécrétion de ghréline, pour augmenter l’appétit et le désir de manger. D’autre part, en diminuant la sécrétion de leptine pour freiner la sensation de satiété. Résultat: une personne peut, malgré elle, reprendre le poids qu’elle a perdu.
Perdre du poids: mission impossible?
Pour maigrir durablement, bannissez les régimes restrictifs qui vous promettent de perdre de nombreux kilos en un temps record! Optez plutôt pour un changement de votre mode de vie. Pourquoi ne pas commencer par un rééquilibrage alimentaire (tendre davantage vers une alimentation saine et équilibrée) et la pratique d’une activité physique? Pour renforcer votre démarche, n’hésitez pas à vous faire accompagner par des professionnels de la santé.
Références:
1 Jung Eun Han & al., Ghrelin Enhances Food Odor Conditioning in Healthy Humans: An fMRI Study, Cell Reports, volume 25, issue 10, p. 2643–2652, 4 décembre 2018.