De la ferme à l’assiette: la stratégie européenne pour une alimentation plus «verte» et plus saine
«Des personnes, des sociétés et une planète en bonne santé», tel est l’objectif de la transition écologique de l’Union européenne. «De la ferme à l’assiette» est l’une des stratégies développées pour y parvenir. Celle-ci nécessite la transformation de toute la filière alimentaire européenne, mais aussi des habitudes de consommation.
En décembre 2019, la Commission européenne adoptait le «Pacte vert». Il s’agit d’un plan de croissance ambitieux, dont l’objectif est de rendre l’Union européenne neutre sur le plan climatique d’ici 2050. En mai 2020, «De la ferme à l’assiette», l’une des stratégies au cœur de ce pacte était présentée. Celle-ci propose une série d’actions destinées à mettre en place une filière alimentaire européenne (production, transport, distribution, commercialisation et consommation des denrées alimentaires) plus respectueuse de l’environnement et plus saine.
Établir un développement plus durable
Par définition, le «développement durable» permet de combler les besoins des générations actuelles tout en préservant la planète pour les besoins des générations futures. Selon la stratégie «De la ferme à l’assiette», ce principe doit devenir la marque de fabrique des agriculteurs, des pêcheurs, des producteurs aquacoles, des transformateurs de denrées alimentaires et des services de restauration européens. Et pour cause, en plus d’être une nécessité environnementale, celui-ci répond aux attentes des citoyens européens eux-mêmes qui désirent des denrées alimentaires fraîches, moins transformées et obtenues de manière durable.
Pour parvenir à cet objectif, la Commission européenne va déployer des actions qui visent à:
- développer l’agriculture biologique, de sorte qu’elle représente 25 % des territoires agricoles cultivés d’ici 2030, contre 7,5 % à l’heure actuelle,
- lutter contre le gaspillage alimentaire, en améliorant notamment la compréhension des dates de péremption sur les emballages («à consommer jusqu’au» et «à consommer de préférence avant le»),
- veiller au bien-être animal durant l’élevage, mais également le transport et l’abattage.
Grâce à un régime alimentaire conforme aux recommandations diététiques, notre empreinte environnementale peut diminuer
Protéger la santé des consommateurs
Le deuxième objectif qui ressort de la stratégie «De la ferme à l’assiette» consiste à protéger la santé des consommateurs sur le plan alimentaire. Ce qui implique:
- la réduction de l’usage de pesticides chimiques, en encourageant d’autres techniques pour lutter contre les ennemis des cultures (rotation des cultures, désherbage mécanique…),
- le développement d’emballages sans produits chimiques nocifs, respectueux de l’environnement, réutilisables et recyclables,
- l’accessibilité des produits issus de l’agriculture bio, grâce, par exemple, à un taux de TVA moindre sur les fruits et les légumes biologiques,
- la sensibilisation des consommateurs aux régimes alimentaires sains, en leur fournissant des informations plus claires et plus complètes sur ce qu’ils consomment (étiquetage nutritionnel obligatoire harmonisé).
Le rôle central des citoyens européens
Selon la Commission européenne, la stratégie «De la ferme à l’assiette», qui nécessite des changements au sein de toute la filière alimentaire européenne, ne pourra être un succès que si les régimes alimentaires des citoyens changent également.
A l’heure actuelle, 20 % des aliments produits sont gaspillés et plus de la moitié de la population adulte est en surpoids, ce qui contribue à une prévalence élevée des maladies liées à l’alimentation (maladies cardiovasculaires, cancers…). En général, les régimes alimentaires européens ne sont pas conformes aux recommandations diététiques nationales et l’offre alimentaire est telle que l’option saine n’est pas toujours la plus simple. C’est ainsi que les apports moyens en énergie, en viandes rouges, en sucres, en sel et en matières grasses sont trop élevés, tandis que la consommation de céréales complètes, de fruits et légumes, de légumineuses et de fruits à coques est insuffisante. Or, si les régimes alimentaires européens étaient conformes aux recommandations diététiques, l’empreinte environnementale des systèmes alimentaires diminuerait considérablement. À bon entendeur…
Source: Une stratégie «De la ferme à la table » pour un système alimentaire équitable, sain et respectueux de l'environnement, Communication de la commission au parlement européen, au conseil, au comité économique et social européen et au comité des régions, Bruxelles, le 20.5.2020.